Francine Savard - Le code

2022 | FRANCINE SAVARD
LE CODE

MONTRÉAL
29 jan - 7 mai



Francine Savard, Cartographie des Bergers d’Arcadie (Nicolas Poussin), 2021, Acrylique sur toile, 39 3/4’’ x 31 1/4’’ x 1 5/8”.

Originaire de Montréal, où elle vit toujours, Francine Savard a d’abord complété des études de 2e cycle en design graphique au Royal College of Art à Londres avant d’obtenir une maîtrise en arts plastiques à l’UQAM en 1994. 

Son œuvre s’enracine dans une fulgurante histoire d’amour avec la peinture, avec son histoire ainsi que ses écrits. Sa pratique s’incarne principalement dans des tableaux individuels et des ensembles monochromes, tous réalisés avec une extrême minutie. Les plans monochromes sont étoilés de codes et de numéros, ou encore adoptent tout simplement une forme inusitée.

Tel qu’en témoignent les surfaces monochromes, c’est surtout par l’auscultation de la couleur que l’artiste s’est engagée il y a une vingtaine d’années dans sa longue méditation sur la peinture. C’est autour de cet axe que se déploie tout le corpus de l’artiste. Déjà en 1998, avec des titres d’expositions tels Le mensonge de la couleur ou encore La chambre à peinture, elle affirme haut et fort de quoi il s’agit! C’est aussi en 1997-98 que l’artiste propose Les Couleurs de Cézanne dans les mots de Rilke, 36/100 - essai, une œuvre phare aujourd’hui dans la collection du Musée d’art contemporain de Montréal. Dans cette singulière peinture, l’artiste table sur une colonne de plaques colorées où elle imagine les couleurs des paysages de Cézanne à partir des descriptions qu’en fournit Rilke dans sa correspondance. Qu’est-ce, en effet, qu’un vert terreux ? Ou un brun humide ? Puis dans un autre travail intitulé Le temps qu’il fit (2014), elle a donné une couleur à la météo prédite pour Montréal à des dates spécifiques sur une période de douze mois; le résultat étant une série de tableaux horizontaux combinant les descriptions à des teintes saisissantes.

Au cours de sa longue méditation, Savard a porté son regard sur le corpus de plusieurs peintres dont elle admire l’œuvre. Ses tableaux portent de multiples références à ces héros. C’est ce regard scrutateur qui amène aujourd’hui Savard à nous proposer une intrigante lecture des compositions de Nicolas Poussin par la lunette de leur reproduction dans un catalogue raisonné du début du vingtième siècle. Les tableaux récents opèrent des associations entre l’observation du travail de Poussin par l’historien de l’art Otto Grautoff et certains tableaux de Charles Gagnon ou encore d’Yves Gaucher.

Le parcours que nous propose l’artiste dans cette nouvelle chasse s’accompagne d’une publication tirée à 50 exemplaires.